lT40 - Trésors monétaires XVIII : La Chapelle-lès-Luxeuil (Haute-Saône), 15.518 nummi constantiniens GRICOURT Daniel
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Autore : GRICOURT Daniel
Editore : Bibliothèque nationale de France
Lingua : français
Caratteristiche : Paris 2000, broché, 21x29,7, 160 pages + XIII planches
Peso : 560 g.
Articolo
Normalement, ce type d'ouvrage n'est utilisé que par quelques spécialistes des trésors et sert généralement à caler les chaises ou à surcharger des bibliothèques déjà pleines. Pourquoi en faire un compte-rendu de plus ?
Certains pourraient d'ailleurs remarquer que les revues de livres telles que celle que vous êtes en train de lire sont des exercices de style imposé et surtout le moyen pour celui qui rédige de faire plaisir à l'Administration, à l'éditeur ou à l'Auteur.
Pour ma part, il n'en n'est rien. Je n'appartiens pas au " monde scientifique " au sens où l'entendent les chercheurs français et je connais Daniel Gricourt depuis plus de quinze ans, en dehors de tout contexte professionnel. Si j'avais trouvé son ouvrage mauvais, je me serais abstenu, par amitié, d'en présenter un résumé. Cela s'appelle aussi la liberté d'expression ; elle coûte souvent très cher et notre équipe connaît suffisamment la question pour, les inimitiés étant recuites, se priver de son franc-parler. C'est donc avec d'autant plus de plaisir que je vais vous présenter le trésor de Luxeuil, comme nous le nommons dans le monde professionnel, car c'est un très bon ouvrage et qu'il vous sera très utile si vous vous intéressez au Bas-Empire romain.
En fait, depuis sa création, la collection Trésors monétaires a essayé de rendre vivante et intéressante l'étude et la publication des trésors. La collection est aujourd'hui dirigée par Michel Amandry, Conservateur général et Directeur du département des monnaies de la Bibliothèque nationale de France.
Trésor monétaires XVIII, pour la première fois dans la série déjà longue, présente l'étude unique d'un trésor ce qui démontre immédiatement l'importance de ce dépôt. Les circonstances de la découverte du trésor de Luxeuil, ainsi que les pérégrinations qui l'ont amené jusqu'au Cabinet des médailles, relèvent déjà d'un bon roman policier ; il fut inventé en 1972 sur le territoire d'une base militaire à l'occasion de travaux d'aménagement réalisés, dans une zone réservée et interdite, sous la responsabilité des militaires. Il faut accepter le constat que ce trésor tel qu'il est publié aujourd'hui n'est pas complet. Les chiffres les plus fous ont circulé : n'a-t-on pas été jusqu'à évoquer le chiffre de 100 000 petits bronzes, ce qui représenterait le plus gros trésor jamais découvert, excepté les trésors d'Evreux et de Troyes.
Après quinze ans de travail et de nombreuses vicissitudes, Daniel Gricourt a réussi à mener à bien l'étude de la première partie du trésor de La Chapelle-lès-Luxeuil qui contient 15 518 pièces de la période constantinienne, comprise entre 310-313 jusqu'au terminus de 342. Le trésor est très important pour l'étude du monnayage de la période comprise entre 330 et 335. Avant d'arriver au résultat qui nous est offert aujourd'hui, un long travail d'inventaire, de nettoyage, de classement, d'identification a été nécessaire afin de pouvoir dresser le catalogue que Daniel Gricourt a établi.
Pour être complet, il nous reste à vous restituer un inventaire rapide qui vous permettra de vous familiariser avec le monnayage de Constantin et de ses fils, période plus connue sous le nom d'Empire chrétien.
Michel Amandry, dans la préface (p. 7), nous présente un raccourci sur l'histoire du trésor. La liste des abréviations (p. 8-9) maintenant bien connue des lecteurs et des chercheurs permettra au néophyte de gagner beaucoup de temps lors de la lecture préliminaire.
La première partie de l'ouvrage est consacrée à l'étude de la trouvaille (p. 11-41). Daniel Gricourt rappelle dans un premier temps les circonstances de la découverte (p. 11-13) avant de se livrer à une étude détaillée sur la composition de l'ensemble I, trouvé sur la base aérienne 116 , sur un point du territoire de la commune de la Chapelle-lès-Luxeuil (p 13-29). 670 pièces ont pu être publiées avant l'étude générale du trésor. Un second lot de 2 900 monnaies découvertes doit être dissocié du trésor principal et sera ultérieurement publié dans la même collection.
Le trésor de 15 518 nummi se décompose en :
- 7 pièces pour la période comprise entre 310 et 313,
- 164 pièces pour la période qui va de 313 à 318,
- 2 241 pièces pour la période qui s'étend de 318 à 324,
- 2 218 pièces pour la période de 324 à 330
- 9 868 pièces pour la période la plus représentée, de 330 à 335,
- 403 pièces pour la période comprise entre 336 et 341
- 2 monnaies venaient compléter l'ensemble pour la période qui va de 341 à 348,
- 615 monnaies d'imitation.
Les principaux ateliers représentés sont
- Trèves avec 7 801 nummi, Lyon 2 444 nummi et Arles avec 1 638 nummi. Outre 511 pièces pour l'atelier de Rome, nous avons aussi 764 nummi de l'atelier de Siscia, 288 pour l'atelier de Ticinum, 245 pour l'atelier de Londres, 236 pour celui d'Aquilée. L'atelier de Sirmium qui ferme en 326 n'est représenté que par cinq pièces. Nous avons encore 371 pièces pour Thessalonique, 149 pour celui d'Héraclée, 119 pour l'atelier de Constantinople, 115 pour Nicomédie, 187 pour l'atelier de Cyzique, enfin 25 et 5 monnaies pour les ateliers d'Antioche et d'Alexandrie. Le dépôt comprend 615 imitations.
Daniel Gricourt s'est ensuite livré à une étude détaillée sur la date, les causes et circonstances de l'enfouissement (p. 29-34). Le terminus post quem du trésor de Luxeuil peut être fixé vers 342. L'enfouissement du trésor serait à rapprocher des incursions franques qui obligèrent l'empereur Constans à intervenir dans l'est de la Gaule.
Il se livre ensuite à une étude minutieuse sur les 615 imitations d'époque que contient le dépôt (p. 34-39) puis dresse une liste des monnaies inédites qui manquent aux volumes VII et VIII du Roman Imperial Coinage (p. 39-40). Dans une annexe, l'auteur nous livre ses réflexions sur quelques exemplaires très lourds de la période 330-335 (p. 40-41).
La plus grande partie de l'ouvrage est consacrée au catalogue (p. 43-137). Daniel Gricourt nous fournit d'abord le code des bustes, tiré de l'ouvrage magistral de Pierre Bastien, (p. 43-44), puis l'inventaire de la description des revers, (p. 44-45), enfin les références bibliographiques usuelles (p. 45).
Le catalogue comprend 1 934 entrées pour l'ensemble des 15 518 petits bronzes. Les pièces sont classées par atelier et ensuite par ordre chronologique des émissions. Une liste d'indices par ateliers, auteurs, empereurs et trésors permettront de se retrouver facilement dans le dédale des monnaies (p. 139-140). Treize planches, comprenant plus de 400 monnaies, illustrent le trésor et viennent compléter l'étude.
L'excellent rapport utilité/prix de cet ouvrage vous le rendra rapidement indispensable et vous permettra de mieux collectionner les monnaies de cette période. L'étude précise, le style presque chirurgical de Daniel Gricourt rendent cet ouvrage agréable et facile à utiliser.
Laurent SCHMITT - NUMISMATIQUE & CHANGE
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Certains pourraient d'ailleurs remarquer que les revues de livres telles que celle que vous êtes en train de lire sont des exercices de style imposé et surtout le moyen pour celui qui rédige de faire plaisir à l'Administration, à l'éditeur ou à l'Auteur.
Pour ma part, il n'en n'est rien. Je n'appartiens pas au " monde scientifique " au sens où l'entendent les chercheurs français et je connais Daniel Gricourt depuis plus de quinze ans, en dehors de tout contexte professionnel. Si j'avais trouvé son ouvrage mauvais, je me serais abstenu, par amitié, d'en présenter un résumé. Cela s'appelle aussi la liberté d'expression ; elle coûte souvent très cher et notre équipe connaît suffisamment la question pour, les inimitiés étant recuites, se priver de son franc-parler. C'est donc avec d'autant plus de plaisir que je vais vous présenter le trésor de Luxeuil, comme nous le nommons dans le monde professionnel, car c'est un très bon ouvrage et qu'il vous sera très utile si vous vous intéressez au Bas-Empire romain.
En fait, depuis sa création, la collection Trésors monétaires a essayé de rendre vivante et intéressante l'étude et la publication des trésors. La collection est aujourd'hui dirigée par Michel Amandry, Conservateur général et Directeur du département des monnaies de la Bibliothèque nationale de France.
Trésor monétaires XVIII, pour la première fois dans la série déjà longue, présente l'étude unique d'un trésor ce qui démontre immédiatement l'importance de ce dépôt. Les circonstances de la découverte du trésor de Luxeuil, ainsi que les pérégrinations qui l'ont amené jusqu'au Cabinet des médailles, relèvent déjà d'un bon roman policier ; il fut inventé en 1972 sur le territoire d'une base militaire à l'occasion de travaux d'aménagement réalisés, dans une zone réservée et interdite, sous la responsabilité des militaires. Il faut accepter le constat que ce trésor tel qu'il est publié aujourd'hui n'est pas complet. Les chiffres les plus fous ont circulé : n'a-t-on pas été jusqu'à évoquer le chiffre de 100 000 petits bronzes, ce qui représenterait le plus gros trésor jamais découvert, excepté les trésors d'Evreux et de Troyes.
Après quinze ans de travail et de nombreuses vicissitudes, Daniel Gricourt a réussi à mener à bien l'étude de la première partie du trésor de La Chapelle-lès-Luxeuil qui contient 15 518 pièces de la période constantinienne, comprise entre 310-313 jusqu'au terminus de 342. Le trésor est très important pour l'étude du monnayage de la période comprise entre 330 et 335. Avant d'arriver au résultat qui nous est offert aujourd'hui, un long travail d'inventaire, de nettoyage, de classement, d'identification a été nécessaire afin de pouvoir dresser le catalogue que Daniel Gricourt a établi.
Pour être complet, il nous reste à vous restituer un inventaire rapide qui vous permettra de vous familiariser avec le monnayage de Constantin et de ses fils, période plus connue sous le nom d'Empire chrétien.
Michel Amandry, dans la préface (p. 7), nous présente un raccourci sur l'histoire du trésor. La liste des abréviations (p. 8-9) maintenant bien connue des lecteurs et des chercheurs permettra au néophyte de gagner beaucoup de temps lors de la lecture préliminaire.
La première partie de l'ouvrage est consacrée à l'étude de la trouvaille (p. 11-41). Daniel Gricourt rappelle dans un premier temps les circonstances de la découverte (p. 11-13) avant de se livrer à une étude détaillée sur la composition de l'ensemble I, trouvé sur la base aérienne 116 , sur un point du territoire de la commune de la Chapelle-lès-Luxeuil (p 13-29). 670 pièces ont pu être publiées avant l'étude générale du trésor. Un second lot de 2 900 monnaies découvertes doit être dissocié du trésor principal et sera ultérieurement publié dans la même collection.
Le trésor de 15 518 nummi se décompose en :
- 7 pièces pour la période comprise entre 310 et 313,
- 164 pièces pour la période qui va de 313 à 318,
- 2 241 pièces pour la période qui s'étend de 318 à 324,
- 2 218 pièces pour la période de 324 à 330
- 9 868 pièces pour la période la plus représentée, de 330 à 335,
- 403 pièces pour la période comprise entre 336 et 341
- 2 monnaies venaient compléter l'ensemble pour la période qui va de 341 à 348,
- 615 monnaies d'imitation.
Les principaux ateliers représentés sont
- Trèves avec 7 801 nummi, Lyon 2 444 nummi et Arles avec 1 638 nummi. Outre 511 pièces pour l'atelier de Rome, nous avons aussi 764 nummi de l'atelier de Siscia, 288 pour l'atelier de Ticinum, 245 pour l'atelier de Londres, 236 pour celui d'Aquilée. L'atelier de Sirmium qui ferme en 326 n'est représenté que par cinq pièces. Nous avons encore 371 pièces pour Thessalonique, 149 pour celui d'Héraclée, 119 pour l'atelier de Constantinople, 115 pour Nicomédie, 187 pour l'atelier de Cyzique, enfin 25 et 5 monnaies pour les ateliers d'Antioche et d'Alexandrie. Le dépôt comprend 615 imitations.
Daniel Gricourt s'est ensuite livré à une étude détaillée sur la date, les causes et circonstances de l'enfouissement (p. 29-34). Le terminus post quem du trésor de Luxeuil peut être fixé vers 342. L'enfouissement du trésor serait à rapprocher des incursions franques qui obligèrent l'empereur Constans à intervenir dans l'est de la Gaule.
Il se livre ensuite à une étude minutieuse sur les 615 imitations d'époque que contient le dépôt (p. 34-39) puis dresse une liste des monnaies inédites qui manquent aux volumes VII et VIII du Roman Imperial Coinage (p. 39-40). Dans une annexe, l'auteur nous livre ses réflexions sur quelques exemplaires très lourds de la période 330-335 (p. 40-41).
La plus grande partie de l'ouvrage est consacrée au catalogue (p. 43-137). Daniel Gricourt nous fournit d'abord le code des bustes, tiré de l'ouvrage magistral de Pierre Bastien, (p. 43-44), puis l'inventaire de la description des revers, (p. 44-45), enfin les références bibliographiques usuelles (p. 45).
Le catalogue comprend 1 934 entrées pour l'ensemble des 15 518 petits bronzes. Les pièces sont classées par atelier et ensuite par ordre chronologique des émissions. Une liste d'indices par ateliers, auteurs, empereurs et trésors permettront de se retrouver facilement dans le dédale des monnaies (p. 139-140). Treize planches, comprenant plus de 400 monnaies, illustrent le trésor et viennent compléter l'étude.
L'excellent rapport utilité/prix de cet ouvrage vous le rendra rapidement indispensable et vous permettra de mieux collectionner les monnaies de cette période. L'étude précise, le style presque chirurgical de Daniel Gricourt rendent cet ouvrage agréable et facile à utiliser.
Laurent SCHMITT - NUMISMATIQUE & CHANGE
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